Entretien avec le Télégramme (15/08/2017)

Entretien avec le Télégramme (15/08/2017)

Glyn German, est un Franco-Américain installé à Quimper depuis 2000. Il vient de traduire en français un ouvrage qu’il a lui-même rédigé en anglais et qui a été édité au pays de Galles en 2015, sous le titre « Une chronologie de l’histoire du pays de Galles ».

Quel est votre parcours ?
Je suis né aux États-Unis. Mon arrière-grand-mère était galloise, mais j’ai des racines dans le Sud-Finistère, avec une grand-mère paternelle originaire de Saint-Yvi.

Pourquoi ce travail ?
On parle beaucoup de l’Écosse, de l’Irlande, moins du pays de Galles. Il est vrai que l’annexion du pays de Galles à l’Angleterre date de 1284 et l’union officielle de 1536, quand l’Écosse est restée beaucoup plus longtemps indépendante. Et la Bretagne a de nombreuses relations avec le pays de Galles, par le biais d’une quarantaine de comités de jumelage ou par le Festival Interceltique de Lorient. Le pays de Galles sera d’ailleurs invité d’honneur de l’édition 2018 (pour la troisième fois, NDLR).

Pourquoi le choix d’une chronologie historique ?
Cela facilite la lecture des repères historiques. C’est aussi une approche qui fait son retour dans les études. J’ai travaillé sur les recherches les plus récentes. J’ai aussi inclus des événements littéraires, artistiques. Pour ce livre, j’ai actualisé le travail publié en anglais en 2015 en actualisant les données jusqu’en 2016.

Citez-nous trois dates importantes de cette chronologie ?
Je dirai 945, quand le prince de Galles a mis par écrit, pour la première fois, un ensemble de traditions qui régissait la société. C’est devenu une sorte de code de loi. Ensuite, 1536, année de l’acte d’union avec l’Angleterre. L’anglais devient alors langue officielle au pays de Galles. Aujourd’hui, 20 % des Gallois parlent ou comprennent toujours la langue. Enfin, il y a 1997-1998, et la dévolution avec la création d’une assemblée galloise suite à un référendum. On assiste aujourd’hui, après l’échec du référendum sur l’indépendance en Écosse, à un retour en arrière du gouvernement conservateur de Theresa May vers la centralisation.

Les Gallois ont voté pour le Brexit contrairement aux Écossais et aux Irlandais du Nord. Pourquoi ?
Je pense que la mauvaise santé économique a prédominé sur ce choix. Ce ne sont pas les questions d’immigration comme en Angleterre. L’assemblée galloise revendique d’ailleurs le maintien du pays de Galles au sein du marché unique européen.